La 4ème enquête « Obepi-Roche » confirme l’augmentation du surpoids et de l’obésité en France. En 2009, 14.5% des français sont obèses, contre 8.2 % il y a 12 ans et 12.4 % en 2006. Aujourd’hui, près d’une adulte sur deux est en surpoids ou obèse. 

Autre fait marquant, l’obésité se manifeste de plus en plus tôt et est beaucoup plus fréquente dans les catégories sociales modestes. Au problème de santé publique s’ajoute ainsi une injustice sociale. Rappelons que les conséquences de l’obésité sont multiples : stigmatisation et discrimination, souffrance psychologique, risque accru de maladies cardiovasculaires et articulaires, voire de certains cancers. 

Face à cette progression régulière, la CLCV, dont le réseau mène de nombreuses actions de sensibilisation sur le terrain, ne peut que déplorer l’absence d’une réelle politique de prévention. 

Au rang des priorités délaissées par les pouvoirs publics, on citera notamment la régulation des publicités alimentaires destinées aux enfants. En 2008, le ministère de la santé annonçait sa volonté de protéger les jeunes en limitant la diffusion de messages vantant des produits particulièrement déséquilibrés. Sous la pression des chaînes de télévision et des annonceurs, l’initiative a tourné court et s’est soldée par une charte en trompe l’œil où ne figure aucune restriction sur lesdites publicités.

Autre dossier en déshérence, celui de la restauration scolaire où nous attendons toujours une réglementation sur la qualité nutritionnelle des repas, quatre ans après la publication d’une étude de l’Afssa pointant les insuffisances dans ce domaine. Quant aux profils nutritionnels, outil réglementaire censé éviter les abus du marketing « nutrition santé » sur les produits trop riches, ils ont fait l’objet d’un lobbying tous azimuts des professionnels et pourraient purement et simplement ne jamais voir le jour. 

Le Président de la République vient de mettre sur pied une commission pour la prévention de l’obésité. Afin que celle-ci ne constitue pas une énième occasion manquée, nous demandons qu’elle inscrive au rang des actions prioritaires : 

  • l’amélioration de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire ;
  • la régulation de la publicité afin de protéger les enfants du « matraquage » pour des produits déséquilibrés ;
  • le déblocage de moyens pour des actions de sensibilisation de proximité notamment envers les populations les plus touchées.

 

(Publié le 10 novembre 2009)